Rencontre avec des acteur·ice·s des ateliers de quartiers

En mai dernier, le projet BRI-Co a été invité à se présenter à la coordination sociale d’Ixelles. Ayant déjà participé à deux ateliers de quartier, Pierre-Michel, responsable de la coordination sociale et hôte du jour, trouvait important que les différentes ASBL actives dans sa commune connaissent l’existence du projet et, surtout, puissent en saisir les enjeux.

Cette réunion avait lieu au numéro 92 de la chaussée de Boondael. Il s’agit d’une belle bâtisse possédant un petit jardin pour y accéder. Çà et là, quelques bancs que l’on devine occupés lors des temps de midi ensoleillés. De là, la vue sur les étangs d’Ixelles est imprenable.

La coordinatrice du projet BRI-Co, un référent associatif et un chercheur s’y sont rendus. Ils ont présenté le projet, répondus à diverses questions puis ont assisté à la rencontre. Divers sujets locaux ont été abordés : l’accueil d’une nouvelle association membre, un événement communal…

A la fin, nous avons pu échanger quelques mots avec plusieurs personnes ayant vécu le dispositif BRI-Co. Ici, vous pourrez découvrir le regard porté par Delphine Detry, Marc Defays (assistant·e·s social·e au CSSBSE) et  Charlotte Bens (de Communa) sur les ateliers de quartier ayant eu lieu à Gray et Volta.

 

Qu’est-ce que qui vous a donné envie de participer au BRI-Co et de faire partie du Comité de Regard?

Marc : Pour le service social, en discussion avec la Fédération des Services Sociaux et l’obligation de faire du travail communautaire dans les missions du service. Le travail communautaire est quelque chose de pas facile dans le travail social. Parce que l’on n’a pas toujours les armes, pas toujours les outils et surtout on n’a pas toujours le temps ni les moyens pour le faire. Et là, c’était intéressant d’avoir une espèce de prétexte pour pouvoir le faire, d’avoir un point de départ sur lequel on allait pouvoir travailler avec une méthodologie nouvelle. C’est aussi la méthode qui nous intéressait avec laquelle on allait pouvoir créer un réseau, créer un comité d’action pour réaliser les choses.

Atelier de quartier à La Serre dans la rue Gray

Charlotte : La Serre abrite différents projets. L’idée est qu’ils soient utiles aux gens qui habitent autour. Parce que souvent, on a des idées mais pas forcément d’espace pour les réaliser. Participer à ce Comité de Regard et des Réparations, c’est être en contact avec ce qui ressort pour voir si un espace occupé temporairement peut répondre à ce genre de besoins. Ou si le réseau qui se créée dans ce lieu peut répondre à ces besoins.

 

Est-ce que vous aviez des attentes avant de participer à un tel dispositif ?

Delphine : Pas d’attente précise. On se jette dedans et on voit ce qui vient et ce qu’on peut faire avec.

Charlotte : Envie que cela vienne confirmer ou infirmer des choses que tu penses que les gens ont besoin ou envie d’être réparé. Et qui s’avère être vrai ou pas. Je ne pense pas que j’aurais pensé à la communication. Ce n’est pas le premier truc que j’aurais pointé du doigt. Lien social ou l’humidité, là ça vient vraiment confirmer et d’ailleurs, c’est super parce qu’au moins, on se rend compte qu’une autre association est hyper active sur ça.

 

Y-a-t-il des constats auxquels vous ne vous attendiez pas ?

Marc : Moi je suis quand même toujours surpris, avec ce genre de dispositif, par l’importance des petites choses : des petites dalles qui sont cassée, les pavés, la question de la propreté, des poubelles, des poubelles dans les parcs. Nous, on a souvent des personnes avec des thématiques très graves. Pas que ceci ne l’est pas. Mais par exemple avec des personnes qui ont pas de papiers, qui ne savent pas ce qu’ils vont manger le soir etc. Et ces mêmes personnes quand on leur demande « Qu’est-ce qui ne va pas dans votre quartier ? », directement, ils viennent avec des choses très concrètes sur des réparations, des choses de l’espace public qui sont cassées et à réparer. Donc moi ça, c’est effectivement ce qui me questionne.

 

Comment adressez-vous ces questions dans les comités de réparation ?

Delphine : Pour rue Gray, on est parti sur des thématiques et le travail en petits groupes pour avoir plus de facilités à travailler. Même au niveau des personnes présentes pour le CR, leurs intérêts : c’était plus facile pour eux de parler de telle ou telle thématique que d’autres où ils se sentent moins concernés.

 

À Marc : Il n’y a pas encore eu de réunion du Comité des Réparations à Volta. Mais comment vois-tu les choses ?

Atelier de quartier à l’Espace Tempo dans le quartier Volta

Marc :  Ce qui est intéressant dans la dynamique qu’il y a à Volta, c’est qu’il y a beaucoup d’associations qui sont déjà des associations citoyennes à la base. Par exemple, le Café Solidaire, ce sont des gens qui habitent le quartier qui font un café. C’est plutôt intéressant comme dynamique car elle va permettre de se croiser avec les quelques ASBL qui sont dans le quartier et les quelques acteurs communaux. Et c’est ce melting-pot qui va être intéressant : voir ce que ça va donner, voir comment on va envisager les choses et les réparations

 

Demande de précisions sur le fonctionnement de Gray

Delphine : Une thématique par table et les acteurs changeaient de table

Charlotte : Les gens actifs sur une certaine thématique se mettaient à une certaine table. Si tu ne te sens pas concerné par une thématique, tu n’y participais pas. Et puis il y avait la création de sous-groupes de travail.

 

À Marc : Comment crois-tu que cela va se passer à la rue Volta ?

Marc : Ça pourrait prendre la même forme. Mais ça va être intéressant de voir qui viendra à la première réunion du Comité des Réparations, de voir comment les gens veulent s’organiser. Ce seront des décisions que l’on prendra ensemble.